Second scénario

SECOND SCÉNARIO,

HISTOIRES CRITIQUES

DAMIEN DELILLE

 

Le développement de nouvelles manières de s'approprier le langage médiatique, lié à l'exploration de ce langage par les artistes conceptuels des années 70, est interrogé dans le deuxième volet des Belles Images. La dimension narrative permet d'engager un Second Scénario, plaçant le récit au cœur de la relation esthétique. Ce deuxième temps, celui de la lecture et de l'interprétation, place le spectateur au même niveau de fabrication du sens de l'œuvre que l'artiste, dans une trilogie souvent féconde. Interroger ces lectures revient ainsi à dépasser le fameux adage de McLuhan, lorsque le médium devance le message. 

 

Avec la vidéo de Ryan Gander, Basquiat or I can't dance to it, one day - but not now, one day I will but this will be it, but you won't know and that will be it, de 2008, l'appropriation référentielle suscite ainsi plusieurs clés de compréhension. La remarque d'Aurélien Mole, commissaire par ailleurs et artiste invité pour l'exposition, avec son œuvre 'Un cabinet d'amateur' (UCA), donne une définition de ce genre de trame narrative. Les cartels disséminés dans l'espace d'exposition donnent ainsi à voir un méta discours textuel, apportant une épaisseur supplémentaire au sens des œuvres et au format de l'exposition en tant que tel:

 


 

 

 

Aurélien Mole: Je dirai que si "UCA" témoigne de quelque chose c'est d'une tendance générale a avoir fait de l'anecdote le point de départ formel de pièces. C'est Ryan Gander qui a véritablement popularisé cette façon de travailler. Cette façon de faire des pièces s'est ensuite répandue chez la plupart des artistes et elle est en train de passer. "UCA" c'est un peu les dernières étincelles de ce feu d'artifice ! A la différence que ça fonctionne à rebours : on part d'une pièce pour inventer une histoire et non plus d'une histoire pour inventer une pièce.