Première hypothèse

Panorama 1, Robert Breer

Robert Breer

(né en 1926, vit et travaille à Tucson)

 

Panorama 1

2005

collage et peinture sur carton et bois, 40 x 700 x 20 cm

courtesy l’artiste et Galerie gb agency, Paris

 

 

 

Chez Robert Breer, la multiplicité des matériaux, la confrontation a priori chaotique d’éléments disparates et de supports éloignés révèlent une volonté de rompre avec le format même du film dans sa dimension linéaire et narrative. Le collage arbitraire est pour lui une technique libératrice, proche de l’improvisation et de l’expérimentation. Même si un travail rigoureux de montage vient « reordonner » l’apparente spontanéité, Robert Breer propose à travers ses films sa vision de l’existence : un présent fragile et instable, individuel et subjectif.

 

Les Panoramas s’inspirent du travelling cinématographique et sont à découvrir en marchant, comme « en promenade ». La trajectoire effectuée par le spectateur et le temps qu’il va prendre pour découvrir les images à travers l’écran percé de formes font partie intégrante de l’œuvre. Le principe du Panorama est de couvrir et découvrir à travers un écran blanc percé d’ouvertures multiples, un second écran. Robert Breer n’invite pas seulement à un jeu de cache-cache optique ; il dévoile aussi certains aspects de son univers intime en glissant dans les images du fond différents éléments autobiographiques. Les Panoramas sont comme des autoportraits cryptés.

 

« J’ai constaté que lorsque l’on marche, les arbres semblent se relever sur le côté de notre chemin, l’un derrière l’autre, dévoilant des surprises de temps en temps. Et j’ai compris que notre vie quotidienne est pleine de surprises qui interfèrent avec nos différents champs de compréhension. Mes Panoramas sont en rapport avec les expériences quotidiennes et universelles qui sont les nôtres. »

Robert Breer

 

crédit photographique : Jenny Mary